Le Président du Département de la Charente-Maritime, Dominique Bussereau, organisait jeudi dernier 11 octobre une réunion d'échanges avec les élus locaux et les représentants d’associations concernées sur les projets d’implantation d’éoliennes et notamment celui porté par EDF Renouvelables sur la rive droite de l’estuaire de la Gironde.
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D. Bussereau |
Autour du Président
Bussereau siégeaient Véronique Piasecki, maire de Saint-Sorlin-de-Conâc et hôte
de l’événement, Lionel Quillet, Premier Vice-président du Département,
Françoise de Roffignac et Marie-Christine Bureau, Vice-présidentes du
Département, Marie-Pierre Quentin, Bernard Louis-Joseph et Loïc Girard, Conseillers départementaux.
Le Président Bussereau a réitéré son opposition très
ferme au projet d’EDF R le long d’un estuaire que l’on est depuis si longtemps
parvenu à protéger, et sa détermination à « lutter par tous les moyens ».
Il a informé le public de la nomination le 3 octobre dernier par la CNDP (Commission Nationale du Débat Public) de deux garants de la concertation préalable du projet, suite à la saisine de la Commission par le promoteur.
Le Président a
confirmé la création dans les deux semaines à venir d’un « Observatoire de l’éolien » qui sera présidé par Lionel
Quillet, à l’instar de « l’Observatoire de l’éolien en Hauts-de-France »
mis en place par le Président de région Xavier Bertrand.
Lionel Quillet a rappelé que depuis 20 ans, le
Département a acquis 500 ha de terrains de Vitrezay à Meschers en vue d’une
meilleure protection de l’environnement et que ces efforts n’ont pas été menés
pour voir un jour surgir des éoliennes industrielles.
De nombreux arguments justifiant de s’opposer à ce projet ont été largement repris par les divers intervenants lors de l’échange de vues : respect de la biodiversité, volonté de conserver les labels Natura 2000 et patrimoine de l’UNESCO (Citadelle de Blaye et dossier en cours pour le Phare de Cordouan), impacts négatifs d’un tel projet sur l’équilibre fragile de l’écosystème, sur la faune et la flore, sur le tourisme, pour les chasseurs mais aussi aux yeux de la LPO, etc.
Si tous ont salué l’annonce de la mise en place de cet Observatoire de l’éolien, beaucoup ont toutefois fait part de leurs vives inquiétudes à voir le projet continuer à avancer malgré la quasi unanime opposition du monde politique ; et certains de noter que d’autres projets comme à Baignes avaient fini par être autorisés au mépris de l’opposition de la population et de presque toutes les parties concernées. Michel Broncard, Vice-président de la FED (Fédération Environnement Durable), a parlé du désarroi de la population du pays d’Aunis et des vals de Saintonge, une population « sacrifiée » : « 400 machines seront implantées d’ici 10 ans ! »
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C. Belot; D. Bussereau |
Certains se sont
étonnés du silence du Président de la Communauté de communes de la
Haute-Saintonge, Claude Belot, à l’égard du projet spécifique le long de
l’estuaire ; le président Bussereau, qui rencontrait ce dernier après
cette réunion s’est engagé à user de toute son influence auprès de lui.
Loïc Girard a évoqué
les rapports d’experts tels le Directeur de BioSphères Environnement, Raphaël
Musseau, ou le Directeur de recherche Christophe Barbraud, CNRS, sur l’impact
d’un parc éolien sur l’avifaune, rapports dont les conclusion sont très
claires. R. Musseau, présent dans la salle, a rappelé que ce projet de parc
éolien est en effet situé le long d’espaces reconnus à
l’échelle internationale pour leur valeur écologique exceptionnelle.
Pour certains
représentants des associations présentes (i.a. Action Environnement Estuaire
(AEE), Association Saintongeaise des Chasseurs de Gibiers d’Eau, Chasseurs, Défense
des Marais de l’Estuaire (DDME), Donquichotte17460, Epargnes-Mon-Village, FED,
Stop Eolien 17), il faut tout simplement que « ce projet s’arrête »… et
d’inviter le Président Bussereau à intervenir dans ce sens directement auprès
du Ministre François de Rugy. D .
Bussereau a prévu en effet de rencontrer prochainement le Ministre de la
Transition écologique et solidaire.
Le président de la
DDME a suggéré de lancer auprès de l’UNESCO une procédure de demande de
classement de l’estuaire en tant que Patrimoine naturel.
Le président de l’AEE a proposé de s’orienter vers une
solution plus cohérente pour ce territoire qui possède un grand potentiel en
déchets agricoles en faisant le choix du biogaz.
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Le long de l'estuaire Armée d'éoliennes |
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